Rite Forestier Beltaine au sein des Sociétés de la Grande Chasse (S.G.C.) |
LE TRAVAIL...ENTRE SPECULATIF & OPERATIF
(Approche personnelle du R.F.B.)
le F.·. et B...C... Pierre LANDE
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Le R.F.B. (Rite Forestier Beltaine) au sein des Sociétés de la Grande Chasse (S.G.C), pratiqué par plusieurs de nos Sociétés, ne se prétend pas à proprement parlé «initiatique», n'a pas reçu de «transmission» si ce n'est les héritages de pensée mentionnés au sein de la première Charte des S.G.C. et repris au sein du R.F.B. repris lui-même au sein des Règlements d'Ordre intérieur des Sociétés s'y étant affilié, et ce librement et à l'unanimité de leurs Membres pairs fondateurs respectifs… Nous le précisons également lors de chaque lecture de la Charte des S.G.C., et ce en particulier lors de la réception d'un nouveau Membre pair appelé au R.F.B. : «Bon Cousin Reçu».
Ces deux Sociétés secrètes mentionnées, (dont notre première Charte des S.G.C. revendiquait l'héritage), liées à notre Forêt ardennaise et évoquées dans notre Folklore et dans des lieux-dits (comme la «Virée des Malheurs » dans la Forêt de Sugny près de Laforêt), étaient les «GRANDS COUSINS» (repris dans La Franc-Maçonnerie du Bois de Jacques BRENGUES) d'une part, & la «GRANDE TCHESSE» (évoquée dans le numéro sur les Sociétés secrètes en Ardenne du trimestriel Maugis par Jean-Pierre LAMBOT, au départ d'articles de folkloristes ardennais tels LUCY ou PIGNOLET…) d'autre part…
La première était une Société initiatique probablement déjà spéculo-politique proche du Carbonarisme… et indépendante de la fédération française charbonnière spéculative et paramaçonnique dite de la «Vente de Roland»…
La seconde était une Société secrète ardennaise de Justice telle l'organisation paramaçonnique et républicaine française des «Francs-Juges» (?dénomination, comme le précise René SMEETS, associée à celle de Tribunal utilisée pour définir l'assemblée des frères, fait faisant manifestement allusion aux tribunaux secrets (Freigerichten, ou Tribunaux Libres) de la Sainte-Vehme dont les Francs-Juges, nobles et bourgeois, rendaient justice en Westphalie entre le 12e et le 16e siècle...? (repris dans le dernier Acta Macionica, Volume 9, GLRB, (5999), 1999).
On pense aussi aux sociétés paramaçonniques & carbonaristes du babouviste Philippe BUONARROTTI, dont Bruxelles et Genève ont été des pôles importants dans l'organisation de ses sociétés secrètes politiques & révolutionnaires...
De plus, le Tribunal maçonnique du 31° au sein du Rite Ecossais Ancien et Accepté (R.E.A.A.), au Grade de Grand Inspecteur Inquisiteur, Commandeur des Tribunaux…, se revendique de ce même héritage de la Sainte-Vehme… (Concernant la Sainte-Vehme historique, lire l'érudit ouvrage lui consacrée par Jean-Pierre BAYARD)...
Mais c'est surtout la première de ces deux Sociétés secrètes qui m'intéresse ce jour (ce soir) : celle des Grands Cousins de la «Charbonnerie ardennoise» dite «sous l'égide de Saint-Thiébault, Évêque», héritière semble-t-il spéculo-politique des Sociétés ou Devoirs initiatiques opératifs forestiers composant le Compagnonnage forestier : les Cousins ou Compagnons Fendeurs ou Charpentiers de Haute Futaie... et les Bons Cousins Charbonniers…, indépendants mais collaborant avec les Devoirs des Compagnons du Tour de France…
Même si notre R.F.B. ne se prétend pas «initiatique», car ce n'est pas cette sensibilité qui est exprimée dans notre Charte commune des S.G.C., notre Rite en est cependant un «Porche» où tout est latent, en puissance…, et donc intimement relié aux Sociétés initiatiques et plus particulièrement à celles pratiquant un Rite forestier…
«Travaillant» depuis déjà un certain temps -plus de 10 ans au moins- sur notre «Tapis Vert», je pense qu'il serait intéressant de laisser la parole aux Bons Cousins qui aimeraient exprimer leur ressenti vis-à-vis de certains aspects du R.F.B. ou de la «Grande Chasse»…, d'approfondir tels ou tels aspects interpellant, de partager le fruit de ses ressentis ou découvertes, d'approcher et de partager son approche personnelle de l'esprit qui nous anime au sein de nos Chantiers...
C'est donc ce type d'approche personnel que je vous propose… & je me jette donc à l'eau…
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* *Comme premier Sujet de méditation personnelle..., je vous propose donc une approche sur le «Travail» proposé au R.F.B. dont sur plusieurs aspects de la symbolique des outils se trouvant sur le «Tapis Vert» (Hache - Maillet & Bougie blanche/Feu/Lumière - Coin en bois - Bois brut & Planche «parfaite»…) liés à la Cognée se trouvant contre le Lutrin…
Si cette démarche vous interpelle, une suite pourrait vous être proposé lors d'un autre Chantier, intitulé : «L'Harmonie: entre Art, Nature & Chantier...»...
Notre R.F.B. faisant référence aux «Rites initiatiques» des Grands et Bons Cousins tant opératifs que spéculatifs, donc à des «Sociétés initiatiques»…, il m'a semblé intéressant de comparer les démarches & outils des principales Sociétés initiatiques connues, en tenant compte bien entendu de leur spécificité, pour essayer d'esquisser ce que je ressens en face du «Travail initiatique» personnel dont le R.F.B. au sein des S.G.C., nous offre un «Porche» à notre «démarche intérieure», à notre «queste» de «Grand Chasseur», à notre «queste de Lumière…», à notre «queste graalienne»...
Face à notre «Tapis Vert», dans la pénombre et l'état méditatif lié particulièrement à l'«Ouverture du Chantier», passant du Monde profane au Monde des Bons Cousins, (passage marqué par la musique du Chasseur maudit de César FRANCQ)…, dans ma tête, mille impressions, ressentis, réflexions... m'assaillent...N'ayant pas encore un fil conducteur de travail bien rôdé, si ce n'est ma volonté d'aller vers la «Lumière»..., je me lance donc sans filet et vous propose de partager ces quelques lignes qui suivent...
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* *Dans un premier temps, la notion de «Travail» me fait penser d'une part à l'effort intellectuel à accomplir par exemple comme étudiant (mais n'est-on pas, comme tout Bon Cousin, Initié ou Cherchant..., étudiant toute sa vie), et d'autre part, y faisant d'ailleurs généralement suite, à ce qui socialement et familialement nous permet de survivre (le bureau l'atelier ou l'usine, ou parfois la recherche d'emploi...), auxquels s'ajoute ce que l'on appelle le travail bénévole...
Face aux Outils opératifs se trouvant au sein de notre Chantier, déjà énumérés, je ne peux m'empêcher de penser aux «Lapins», ou Apprentis du Tour de France..., et à ceux, bien entendu, de notre Forêt de Haute-Futaie des Ardennes, de Champagne ou du Jura...Le Travail accompli se fait autant opérativement que spéculativement dans un soucis social (pour autrui) d'Oeuvrier, et de transformation intérieure... rejoignant l'héritage symbolique commun -ou apparenté- avec notre tradition forestière comme maçonnique...
Compagnon Charpentier de Haute-Futaie (au départ nom commun à tout Bûcheron-Charpentier de l'ancienne Fenderie opérative), ou du Tour de France, comme le Tailleur de Pierre -qui imposa son symbolisme à tous les Métiers de la transformation de la Matière du Tour de France-, on retrouve -sous différentes formes- le Maillet !Ce dernier est aussi l'attribut de notre Bon Cousin Animateur, mais aussi celui des trois principales Lumières de la Loge maçonnique d'aujourd'hui (indispensables selon la Tradition pour une Loge simple, et sans autres Officiants principaux dans les premiers Chantiers opératifs : les FF Vén., 1er & Sd Surveillants, et les Cousins (Père-)Maître, 1er & Sd Gardes du Chantier ou Cousins du Chêne et de l'Orme)...
(Il est à noter que notre Secrétaire est nommé au R.F.B. également «Garde du Chantier», et comme le Cousin Piqueur opératif des Fendeurs, il va aussi en Forêt voir s'il n'y trouve pas des Bons Cousins en attente, ou encore des Invités ou impétrants «perdus» en Forêt…
Comme notre Charte ne prévoit que deux Officiants, les Cousins Animateur & Secrétaire…, le R.F.B., à vocation évocatrice, ne garde que deux Officiants sur les trois -quoique nous ayons «officialiser» l'Hospitalier de la Saison, sous-entendu seulement au sein de notre Charte commune-, laissant aux Sociétés initiatiques forestières contemporaines, opératives ou spéculatives, le soin de perpétuer la Tradition initiatique...)
Ces Trois Maillets sont à rapprocher des Trois Haches des Chantiers (ou Ventes) opératifs forestiers; ou du Mythe forestier des Trois Haches d'Or évoqué par RABELAIS dans son œuvre…, ainsi que par le Forestier Jean de la FONTAINE dans l'une de ses Fables...
Revenons au Maillet (attribut du Bon Cousin Animateur seul au sein du R.F.B.) : il est lié aussi, lors du Rite d'Initiation d'Apprenti (en Franc-Maçonnerie par exemple), d'une part lors de sa «Création» (adoubement ouvrier) par le Président de la Loge, c-à-d. le Vénérable Maître, et d'autre part par la suite au premier acte de Métier du nouvel Apprenti, en frappant de sa main droite (active) par trois fois sur la Pierre brute de son Maillet (élément actif) à l'aide du second outil intermédiaire entre l'action et la transformation, le Ciseau (élément passif) tenu de la main gauche (passive).
Il serait intéressant de creuser l'héritage qu'à ce «Ciseau» maçonnique, par rapport à notre «Coin» forestier (au R.F.B. en bois, mais traditionnellement en bois accompagné parfois d'un second en métal, ou un en bois et deux en métal)…
En effet, en Fenderie, ce second élément serait bien le Coin -qui sert à fendre le bois, héritage lointain, que l'on retrouve aussi et déjà en action dans le dégagement de son lit de pierre du dolmen ou du menhir sacrés du Mégalithisme postdiluvien...-
Le «Coin», utilisé donc déjà dans le «Sacré» des Nomades mégalithiques, bien avant la sédentarisation et donc l'élevage et l'agriculture…, en complément de la Hache forestière qui va seulement devenir «charrue» (comme l'a si bien montré ses gravures sur Mégalithes présentées il y a quelques années lors de l'Exposition sur les Mégalithes par le Professeur Pierre CATTELAIN au Musée du Malgré Tout de Treignes…)
La Hache a donc un symbolisme similaire, avec son fer triangulaire féminin (pubien) passif et son manche-bois vertical (érectif) masculin fusionnant avec la main & l'avant-bras formant l'élément actif...
Mais revenons au binaire Maillet/Ciseau... permettant peu à peu à l'Apprenti, en provoquant une action sur la matière -et donc sur lui-même-, d'être acteur de sa propre transformation de par son propre «Travail», et de ce fait de transformer la Société et le Cosmos dont chacun est partie prenante... Microcosme au sein du Macrocosme...Des auteurs comme Jules BOUCHER, PLANTAGENET, RAGON ou WIRTH... mais aussi Jacques BRENGHES…, nous ont laissé de nombreuses interprétations riches à méditer...
La notion d'«Apprenti» est évoqué, comme celle de «Compagnon», lors du Rituel de Réception (et non d'Initiation) au R.F.B.
En Franc-Maçonnerie, par exemple, l'Apprenti y reçoit son Tablier blanc, reprenant la forme de Athanor des Alchimistes -donc lié au transformable/transformé- & ses Gants blancs...
Il va ensuite découvrir son Métier, en reproduisant pour la première fois, en Loge, -comme évoqué plus haut-, les gestes de Travail : en frappant trois fois, après donc avoir reçu la Lumière (et reçu son Tablier blanc bavette relevée & mis ses Gants blancs -symbole de «mains propres» & d'innocence-), sur la Pierre brute à l'aide du Maillet et du Ciseau... en vue de la dégrossir, de la rendre cubique et polie... & d'aspirer au niveau de perfection atteint symboliquement par les Frères Compagnons (et de mériter ainsi une «augmentation de salaire»...)
Antithèse du «Noir» (qui dans l'Absolu ne peut exister; absence totale de Lumière), le «Blanc», symbole de pureté -tant du Coeur que du Travail, tant de l'Intention que de l'Action...-, est aussi la «somme» des Couleurs, celle intégrant mystérieusement & magiquement toutes les autres -mais qui peuvent être dévoilées à celui qui sait regarder grâce au Prisme-..., la Lumière parfaite que l'on désire atteindre & vers laquelle on s'engage à «Travailler» dans son idéal d'Oeuvrier quotidien…
Au R.F.B., seule la présence, proposée à la Méditation, lors de l'ouverture des Travaux & lors de la Réception d'un nouveau Bon Cousin Reçu ou Membre pair des S.G.C., des outils forestiers, du bois non travaillé et de la Planche parfaite... sous-entend ce Travail de transformation… que l'on retrouve au sein des Sociétés initiatiques évoquées...
C'est donc une invitation au travail personnel et collectif au départ de notre Chantier en action qu'il s'agit déjà ici, agissant au sein de notre intériorité & au sein de l'Egrégore du Chantier...
Le Maillet, -ou Masse ou encore Marteau ou Merlin !, et plus primitivement «Gourdain»…-, nous offre aussi des héritages profonds des religions & mythologies anciennes... Ne pensons, sur le plan indo-européen, qu'au dieu au marteau gaulois SUCCELOS, ou à celui scandino-germanique THOR. Sans oublier celui de MITHRA, dont l'influence de l'héritage initiatique de sa Société secrète antique me semble très profonde et est à étudier...
D'un côté (du Marteau) on frappe et prend la vie (ou le potentiel de vie) en l'emmagasinant dans le Chaudron -ancêtre du Graal christo-celto-nordique-, et de l'autre on remet des vies (mais dans certaines traditions, cette «remise en vie» est liée au «Silence» car on y a «perdu la Parole» - cf. les travaux du Celtologue Claude STERCKX...; -analogie ou encore lointain héritage avec le «Silence» imposé en Loge au nouvel Apprenti ?-)
Cette «opération magique» du «Travail» du Maillet, au plan du Monde du double indo-européen (cf. les travaux des Professeurs Régis BOYER & Claude LECOUTEUX), nous rapproche du Démiurge, en moi le Grand Architecte de l'Univers, Grand Maître de l'Univers ou encore Prophète de la Forêt…, et son travail incessant de gestation de l'Univers dont nous sommes une cellule active selon notre volonté d'Oeuvrier...
Je pense alors à l'«Apprenti Sorcier», symboliquement âgé de trois ans (en Franc-Maçonnerie), “ne sachant qu'épeler”..., et me rassure par l'orchestration des vibrations de l'ordre symbolique & cosmique du Travail mesuré, -accompli, ordonné et fini, au sein de l'Atelier intemporel-, créée par les Trois Maillets/Haches/Lumières..., de l'action-travail de leur Maillet/Marteau/Hache respectif se répondant..., héritage de nos plus lointains Initiés métallurgistes, au sein de l'Egrégore de l'Atelier... dont les racines remontent aux premiers Fendeurs nomades (préhistoriques) qui «battaient» probablement déjà la «Diane» (c-à-d. à l'aide de deux battons de mesure sacrée)...
En revenant tant sur le plan opératif que spéculatif forestier -mais cette fois de sa branche charbonnière- (ainsi que du Tour de France), nous retrouvons toute la puissance du «travail spéculo-opératif» du Maillet tant chez les Bons Cousins que chez les Compagnons Forgerons -héritiers des Confréries sacrées de transformation de la Matière liée au Feu-... reliés à la richesse mythologique évoquée dont VULCAIN Maître des Enfers, par exemple..., est un digne représentant...
Le Forgeron, en transformant la Matière, est Prêtre-Démiurge -ou Druide, Dagda, Lug, Merlin, Maugis, GADLU...- par essence (Microcosme)…
Héritage culturel indo-européen, le Forgeron peut encore aujourd'hui, par exemple en Ecosse, célébrer, (c-à-d. «créer» par son «Travail» au Marteau), un mariage sur l'Enclume, sans autorisation parentale..., comme nous le rappellent les Louis de FINES (Père & fils) dans leur extraordinaire film Les Grandes Vacances...
Enfin, pour terminer ces impressions ressenties ou jaillissantes, je voudrais revenir aux prémices de la possibilité du Travail avec le Maillet et le Ciseau… au départ des Rituels maçonniques bien connus (car largement diffusés par le monde de l'édition)...
N'ayant pas encore reçu ni les purifications ni encore la Lumière (quoi que annoncés aux persévérants), le profane initiable, ayant déjà subi son épreuve interrogatrice sous le bandeau préalablement, est enfermé dans le «Cabinet de Réflexion» pour l'Epreuve de la Terre… (En Charbonnerie, le Postulant, appelé Guêpier ou Briquet, est enfermé dans une Cabane…)
Lieu de départ symbolique du «Travail initiatique» (faisant suite donc à la préparation aussi symbolique -mais active- de l'épreuve du bandeau maçoçnnique, etc.)...
Nous sommes au «Travail» premier & archaïque de la Caverne (héritage prédiluvien, prémégalithien, pré-solaire; celui lié à la toute puissance chthonienne de la Terre-Mère dont le summum -sans partage avec le concept ouranien non encore créé ou développé- semble être le Temps des Initiés des Cavernes & de leurs peintures ou gravures pariétales sacrées...)
Cette Caverne semble être la Forêt elle-même dans les plus vieux Rites forestiers de Fenderie, et est la Cabane au sein de la Charbonnerie (cf. celle évoquée avec mannequins lors de l'exposition sur les Sociétés secrètes en Ardenne au Centre Touristique et Culturel de Vresse-sur-Semois).
A ce premier héritage uniquement -ou à dominance- féminin, se rajoutent les héritages ou strates culturelles complémentaires -liés aux Religions solaires du Mégalithisme au Christianisme en passant par les Cultes à Mystères antiques...- : la Déesse-Mère toute puissante, suite aux Déluges (période postglaciaire), perd son aspect strictement rassurant pour atteindre une dualité égalitaire...
Si elle est la Vie (et initialement essentiellement Protectrice -cf. les travaux de l'Éthologiste Desmond MORRIS et de la Préhistorienne Myriam PHILIBERT...-), elle est alors devenue aussi la Mort (toute puissante) : comme symbolisé par le «drap blanc» des Opératifs -tant forestiers que du Tour de France- lors de l'Initiation d'Apprenti : la (Déesse-)Terre donne et reprend la Vie... -prémisse archaïque du Graal celto-nordique & des Divinités masculines au Marteau indo-européennes évoqués plus haut-...
Le drap blanc évoque celui reçu dès la naissance et retrouvé lors du retour à la Terre(-Mère)... (en concordance avec les paroles -résumant son oeuvre- du dramaturge flamand Michel de GHELDERODE : “Que tous moururent qui naquirent” ou ”La Vie est une Mort en sursis”...; -que j'avais rappelé dans mon travail : La Mort dans l'Univers de Michel de Ghelderode édité dans Magie rouge).
Ce sont donc quelques aspects qui seront récupérés par des dieux masculins -supplantant la dominance féminine, et ce en parallèle avec le monde des Hommes- lors de l'avènement des religions solaires (et ce particulièrement probablement à l'approche du Néolithique)...
Tout cela est rappelé, me semble-t-il, ne serait-ce que par le Crâne présent réellement dans le Cabinet de Réflexion maçonnique, et par la symbolique du Maillet que nous venons d'évoquer plus haut..., mais aussi par le Soleil & la Lune dans le Temple et sur le Tableau de Loge, par exemple... !
(Au sein de la première initiation rosicrucienne, c'est la Mort elle-même, liée au Feu, qui officie et guide les impétrants… avant de pénétrer dans le Temple !)
La «Caverne» -ou le «Cabinet de Réflexion» maçonnique ou encore la «Cabane charbonnière»- est la première épreuve du futur Initié Apprenti, -se retrouvant seul avec lui-même dans le plus obscure de son inconscient, prêt à mourir à lui-même...-, mais aussi l'épreuve dont l'héritage spirituel et culturel est aussi le plus ancien, le plus archaïque, et est pour moi la potentialité de tout ce qui va suivre..., héritage uniquement prédualiste d'abord, présolaire donc...
La Lumière est au sein de la Terre (chthonienne), -comme les autres éléments-, de la Caverne sacrée et souvent profonde, potentielle, et non encore -semble-t-il-, au lointain de l'espace -dont on aurait pas encore «inventé» sa représentation ou sa séparation (ouranienne)-…
Tout n'est donc encore que «Matrice»..., les quatre Eléments s'y trouvant englobés... (Au même titre que la somme des Couleurs au sein du drap blanc de l'initiation opérative compagnonnique ancienne… (tant des Compagnons de Haute-Futaie que du Tour de France); il serait d'ailleurs intéressant d'étudier et de comparer le symbolisme des couleurs au sein de la Faude des Bons Cousins Charbonniers -liées à l'Alchimie archaïque & chamanique-...)
C'est la «Nature naturante» des Anciens, l'Alchimie archaïque (présente chez nous bien avant la Table d'Emeraude et la tradition hermétique)...
Héritage le plus archaïque donc -se rajoutant aux autres, postérieurs, l'enrichissant- pour l'Initiable en transformation intérieure première…
A cette Alchimie (préchamanique peut-être), se rajoute donc, -entre autres- l'héritage plus récent de l'Alchimie classique, de la Tradition d'HERMES le TRISMEGISTE... (Ne niant pas la première approche, mais plutôt l'englobant... -mais lui donnant une autre Réalité que je dirais complémentaire...-).
La Terre n'a donc pas pour moi la signification de Cachot comme proposé par Jules BOUCHER, mais plutôt de Matrice première, nourrissante -mais incontrôlable & au tréfond le plus puissant & archaïque de notre Inconscient-, fruit d'un héritage lointain & sauvage...
C'est celui de la «Grande Chasse»... liée à la Dea Arduinna ou à Artémis... (aspects de la Grande Déesse), encré essentiellement dans notre inconscient (personnel ou collectif; dans le sens junggien) : la «Matière première» sur laquelle il nous faudra, au départ à l'aide du Maillet (ou de la Cognée)... et du Ciseau/Coin, travailler sans relâche...
A cet héritage prédiluvien (le plus archaïque encré en nous, et le plus inconscient et donc le plus puissant donc), se rajoutent les héritages liés au dualisme solaire & alchimique (“classique”) nous préparant à la «Porte basse» du Temple (dualiste & solaire)...
On quitte la Terre-Mère “une”, (puis “dualiste”), pour rejoindre le Temple (solaire en Franc-Maçonnerie ou en Rosicrucianisme) -à dominance masculine- (afin d'y être Initié), et pour apprendre à travailler sur son héritage et sur ceux lui succédant dans le Temps (des Hommes)...
(En Fenderie -venant de la Forêt- ou de la Charbonnerie -venant de la Cabane-, le Postulant, yeux non bandés, entre dans le Clairière (c-à-d. un Chantier-Temple rond) pour subir les épreuves de sa réception initiatique…, mêlant dans le symbolisme marques du Néolithique & influences encore puissantes du Paléolithique…)
Le Travail de Transformation a donc commencé au sein du Creuset... L'Oeuvre au Noir s'accomplit symboliquement...
Les Trois purifications maçonniques, par exemple, dans le Temple (implicitement une au sein de la Terre “une”) éclairent ici l'Impétrant dans ses Voyages dans le Noir (celui encore de la Caverne : cordon ombilicale lié à la «Nature naturante» archaïque) : l'Eau, l'Air et le Feu... -ce qui me rappelle l'initiation aux Mystères osiriens par exemple, décrite dans le roman L'Ane d'Or d'APPULEE-...
*
* *En conclusion de cette première approche : il y a tant à découvrir, vivre, ressentir, partager et méditer... sur l'héritage initiatique reçu (ou évoqué au R.F.B.) ... lors de la première initiation ou réception...
Il nous reste à prendre humblement mais avec ténacité notre Planche & nos outils..., et à se (re)mettre au «Travail»...
Merci.
J'ai dit !
B... C... Jean-Louis DEL...
2e Version corrigée
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